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Gagner sa vie ça coûte cher
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7 mars 2007

WEEK END À REFAIRE

Jamais à court de bonnes idées comme il se doit, mon amie avait déniché un Relais & Châteaux dans le sud-ouest de la France à une heure de vue environ de Carcassonne et de ses remparts, vestiges guerriers d’une époque ou l’autoroute ne voyait pas passer que des gentils touristes, mais aussi des envahisseurs qui passant sur cette voie romaine de bonne facture sortaient au péage suivant, afin de piller le village et le moindre des ses habitants.

Je ne m’étais auparavant jamais arrêté dans ce coin là en emmenant mes surfers de fils qui s’adonnaient à ce sport subversif qui consiste à maîtriser une vague et l’assaut de jeunes filles à peu prés dénudées

Nous voilà donc partis un samedi pour ce périple agricole en rase campagne, et puis cela me ferait du bien me disais-je, que de me mettre au vert et au calme en ces moments ou la bourse fait des siennes, et ou le chaos bruyant des salles des marchés résonne dans mes pas pressés.

Il fallut quelques heures nonchalantes en ce début de printemps pour rejoindre ce havre de paix situé sur une colline arborée qui avait du abriter en des temps forts lointains et joyeux une horde de châtelains qui régnaient sans partage sur la vallée.

Vallée qui d’ailleurs s’étalait nonchalamment à perte de vue rejoignant l’horizon de mes pensées confuses en ce matin chaleureux ou le vent tempérait l’assaut déjà violent du soleil.

Comme lors de tout bon périple en terres inconnues et étrangères, on se devait de ramener aux relations et amis que l’on entretient avec tact et sincérité relative, ce que le producteur local fait de mieux.

Il s’avère qu’en ces lieux rudes ou le vent souffle fort, par mimétisme, le produit phare, emblématique, est un met, on devrait dire un "mais", qui se compose d’un légume à effet déflagrant et de charcuterie qui finiront de donner à ton 14 juillet personnel un bouquet que seul un sphincter traité à l’Epo pourra réprimer après quelques heures de route en position assise.

Mais toi, tu es venu dans ton carrosse, pas en voyage organisé, d’ailleurs, je vous laisse divaguer un instant et imaginer un voyage du troisième âge en visite sur les remparts de cette bonne ville de Carcassonne avec dégustation de cassoulet à midi dans un relais routier.

Je ne vous parle même pas du déluge dans l’après midi et de la ventilation nécessaire afin d’éviter une asphyxie générale et une alerte incendie, sans compter le concert pour orgue et trompette de tous ces anus vieillissants, réprimant de façon atonale, un assaut venteux qui sied mal à la vie en communauté fusse t’elle canonisée.

Le Philharmonique de Berlin, à coté, c’est un orchestre de bal un soir de semaine au fin fond de la Creuse

Donc, pour ne pas déroger à la règle de bienséance qui consiste à revenir avec des produits locaux, loin du calme, nous décidâmes d’aller faire un tour en ville afin de dénicher une boutique de tenue qui trie sur le volet la teneur des flageolets et la qualité du porc voué à l’abatage.

Nous arrivâmes dans la proche banlieue de cette ville ancestrale et au détour d’une zone ou s’étalent des cubes commerciaux, je sentis un choc assez rude sur la croupe de mon vaisseau automobile, suivi d’une éructation à base de mots peu usités dans les salons ou se côtoit une partie de la France qui décide.

Comme cela se passe des milliers de fois par jour ouvrable ou pas d’ailleurs, je venais de subir l’assaut d’une voiture à usage pastoral et à freins déficients.

A l’intérieur du bolide agricolement adapté, se tenaient où plutôt s’entassaient cinq personnes dont le pilote, jeune homme alerte qui avait dû avoir vent du contrôle des naissances mais qui personnellement avait eu du mal à le pratiquer.

À ses cotés, une frêle demoiselle qui tenait en ses mains un lapin de garenne qui tenait lieu de sac à main et dont la chevelure était surmontée d’un chapeau approximatif et laineux.

Derrière trois bouts d’hommes géraient la place qui restait entre les cageots, le fatras et les courses que venait de faire ce couple local.

La voiture n’avait pu répondre à l’insistance de son chauffeur et vu le poids embarqué n’avait répliqué que par un ralentissement sommaire, mais loin d’être suffisant pour éviter une fois de plus d’enfoncer le fondement de mon palace allemand.

Je dus donc sortir et essayer de converser avec l’autochtone qui à mon humble avis avait abusé d’élixir anisé et qui de ce fait rajoutait des RRRRRRRRRRRRR à tous les mots.

Moi je n’avais pas encore le dico "franco-sud ouest alcoolisé", et j’avais du mal à comprendre sa logorrhée.

Autant dire que le bouchon qui se créa mis à mal la passion consommatrice de la horde des passionnés du supermarché le samedi, et nous décidâmes d’établir le constat en un lieu ou la maréchaussée ne risquait pas de faire souffler mon illustre concitoyen à verbe haut, voiture fatiguée, et fratrie au demeurant bouche bée.

Il habitait à quelques encablures de cette zone commerciale et nous convia à finir le constat autour d’un café calva.

Je ne pus refuser et je me retrouvais donc à suivre une voiture dont je tairai le nom afin de ne pas avoir de procès de la part d’industriels peu scrupuleux qui laissent circuler des voitures sans freins et à pilote avarié.

Je pensais avoir connu pas mal de choses dans ma vie de nanti, mais là je pressentais un grand moment, un pressentiment en suivant à distance ce frêle équipage.

Quelques dédales plus loin, nous fument inviter à pénétrer dans une propriété pavillonnaire à surface modérée, lieu de villégiature de cette sympathique famille.

Passé le portillon, l’agression visuelle fut d’un seul coup intense, l’art d’amasser chez certains est un art majeur, là c’était une pandémie.

Commencer la description était salutaire et ce sans avoir fouler de mes fins escarpins cette cour des miracles ou rivalisaient sans gêne ce qu’un homme normalement constitué ne peut concevoir sans un écart cérébral fatal à bon nombre de ses neurones.

La filiation agricole depuis quelques générations était évidente, et la descente à la ville se fit au prix de concessions que la surface permise ne peut admettre à elle toute seule.

On était loin de ces fermes d’antan ou le fatras et la récupération en tout genre donnaient en ces lieux une atmosphère curieuse mais pleine de découvertes.

Ici c’était MAD MAX puissance dix, un tel amas de ferrailles, d’outils contondants, de bouts de tôles, et de cartons et cageots en tout genre laissait augurer de l’intérieur du logis.

Je me demandais même s’ils n’avaient pas racheter les décors de ce film tellement cela paraissait incongru au milieu de cet espace qui tenait lieu de garage, d’entrepôt, d’atelier à ciel ouvert, et de salle de réception de plein air, les jours ou la famille descendait à la foire aux poulains en tout début de l’an.

Ma douce qui n’avait pas délaissé ses chaussures échassières s’enfonça dans la terre qui recouvrait le dallage approximatif et herbeux de façon épars.

Après quelques mètres périlleux pour un pantalon de couleur claire et des mocassins en veau retourné, nous entrâmes dans le pavillon de cette douce famille du sud-ouest.

Dès l’entrée, tous les sens furent mis à contribution, l’odorat, la vue, l’ouie, et ce de façon simultanée et concomitante.

Ils avaient osé une cuisine à l’américaine donc non fermée, et avaient investi dans un mobilier bon marché et en kit chez un commerçant à slogan simple à retenir.

L’erreur était là sans doute, la confection de plats en ces milieux post-agricoles se fait rarement sans une tonne d’huile, et de viandes bien grasses qui font le fameux bouillon.

Autant dire que la cuisine était une zone sinistrée et que si tu ne t’appelles pas CANDELORO, tu risques un dérapage dès le passage du seuil qui sépare la patinoire du salon patiné, et de te retrouver en train de faire un triple salto sans t’en rendre compte.

Le pauvre cuisine gras et en quantité, il a l’art du cumul mais dans le mauvais sens.

Ensuite le salon salle à manger, oui on fait moderne dans le style, pour les meubles c’est autre chose.

Simple, tu ne peux te déplacer que de profil tellement c’est entassé, des meubles partout, bahut, commode pas commode, table forestière, un demi hectare pour le plateau et un tronc par chaise, un bois décimé pour un intérieur nul à scier, c’est du massif, du rustique, tu ne risques pas de casser quelque chose a part si tu te prends une chaise sur un orteil, auquel cas, c’est l’amputation immédiate.

On ne retrouve guère ce type d’habitat que dans les alpages à vrai dire.

Je disais donc le salon, où on nous invite à prendre place, comment décrire un sofa en vrai cuir de vache du Niger, vache qui a eu la varicelle et la rougeole en même temps et qui donc a laissé à la postérité un grain de peau plus proche du gant de crin que celui du cuir de ma teutonne à roulettes.

Au milieu la roue de charrette avec plateau en formica mélamine transparent pour laisser apparaître les rayons gangrenés par la vérole sur lequel trône l’indigence d’une lecture faite à base de commérages et de peopolisations outrancières.

Je passe sur la TV qui hurle la météo et les enfants qui tournent autour de nous comme une mouche bleue au dessus d’une évasion rectale.

On prend place donc et l’on commence à remplir ce fameux constat qui va permettre de réparer l’affront automobile, on en profite pour échanger quelques banalités que tout le monde peut comprendre, enfin surtout eux, et l’on nous sert un alcool fort fait à base de plantes et d’animaux séchés.

Le cul sec n’est pas ma spécialité mais là je suis content de ne pas exceller dans cet art, ils nous racontent les enfants, les soucis de la mamie qui faut aller voir le dimanche venu.

J’essaie de façon délicate d’écourter le propos, mon but n’étant pas de m’immerger plus que cela dans ce monde, mais ils insistent et nous font visiter le reste de la couscoussière, avec la chambre des loupiots et celle nuptiale ou s’entassent le linge froissé et une table à repasser faite maison, c'est-à-dire avec une porte anti-feu récupérée sur un chantier, soudée à des tréteaux.

Visiblement le chef s’est découvert depuis peu une nouvelle passion qui consiste à décortiquer des computers.

Donc il en traîne partout, visiblement sa douce est heureuse et frise la pamoison, en effet d’après ses dires, elle avoue une passion pour l’écrit et la poésie et peut donc mettre en page le fruit de l’essorage de sa serpillière cérébrale, afin que d’aucuns compatissent en silence à l’indicible couché sur papier.

Après le remplissage laborieux du fameux papier, nous nous levâmes en évitant de casser un des nombreux bibelots qui frisaient les uns à coté des autres sans aucun sens mis à part celui du ridicule, en effet ne dit on pas friser le ridicule.

Nous retournâmes à notre carrosse en essayant d’éviter les déjections canines de l’élevage, parce que non content d’être à cinq dans quatre vingt mètres carrés, ils n’avaient pas trouvé mieux lors d’un périple dominical à la SPA du coin, que de ramener un chien de chasse, qui déposait de façon minutée ses rejets et ce sur les trois cent mètres carré de la propriété.

Autant dire que vu le débit, il valait mieux regarder ou tu marchais si tu ne voulais finir en beauté sur une bouse odorifère.

Imagine l’été quand tu arbores des jolies tongs et que tu écrases avec conviction, un ersatz canin, la gêne que tu vas ressentir et ce entre les orteils, l’hiver avec les chaussures de randonnée, c’est autre chose, deux jours de nettoyage avec une brosse à dents.

Retourner à sa voiture équivalait à traverser un champ de mines au nord Cambodge du temps de POL POT.

Dans une facétie qui m’est propre, je me demandais même s’ils ne feraient pas mieux d’ouvrir un tabac LOTO, car pour arriver au comptoir chez eux, tu aurais deux chances sur trois de marcher du pied gauche sur une mine canine, et ne dit-on pas que cela porte bonheur

Voilà une idée à creuser, et puis les outils, ce n’est pas ce qui manque dans le coin.

Nous nous saluèrent………promîmes de nous revoir……… fermâmes les portières et démarrâmes en douceur………

Et le wek end ne faisait que commencer……………………….. 

PS ou UMP : Ma douce secrétaire vient de m’avertir une fois encore que mon hôte d’un jour, a essayé non sans peine, de décrire de façon parait-il assez maladroite notre rencontre dans des circonstances pas très honorables pour elle et sa fratrie.

Je vous mets en lien cet opus. À vous de juger.

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