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Gagner sa vie ça coûte cher
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3 mars 2007

SOIREE EN PLEIN AIR

Je fus obligé à une époque de ma vie ou les affaires me tournaient le dos de me rabattre sur une location dans une banlieue bien orientée et ce afin de me refaire une santé et de pouvoir pousser la porte de mon banquier sans regarder mes chaussures avec l’air du mauvais élève qui vient de se faire prendre en train de fumer une cigarette dans les toilettes individuelles bien que collectives d’un collège de province en des temps fort lointain ou l’aisance se pratiquait en plein air et au fond d’une cour.

Il me fallait trouver un logis qui soit digne de ma personne et un nombre de garages qui me permette de garer ma progéniture automobile, celle ci supportant mal de dormir à l’extérieur.

Les italiennes sont précieuses et réclament un soin particulier.

Mon choix se porta sur une résidence de bonne facture, surtout en fin de mois, a piscine municipale qui tenait lieu de bain communautariste et tennis pour la caution cardiaque, tous ces détails inutiles et forts importants finirent de me convaincre que je devrais passer une paire d’années en ces lieux publics ou la libido de jeunes sulfureuses se doit d’être maîtrisée sous peine de se retrouver tous les matins avec un courrier fort sympathique d’un syndic atrabilaire mais garant de la pérennité du lieu et du calme qui sied à la fin de vie des nombreux propriétaires qui cassent leur ennui au seuil de leur balcons et qui scrutent enfin, nouvelle improbable, l’arrivée des nouveaux d’un œil concupiscant.

Un joli salon, une cuisine IKEA laissé par l’ancien locataire, quelques chambres disséminées le long d’un couloir parqueté, deux salles de bain, le tour était joué, mais le plus important, le plus attirant et le plus enivrant dans ce lieu somme toute assez banal était le balcon d’une surface élégante ou mon idée germa d’y mettre un bon sofa, afin de recréer le temps de soirées d’été cet île paradisiaque ou le nanti qui s’ennuie à une heure de nage de Barcelone dépense sans compter dans des nuits sans issues des sommes vertigineuses, pendant de sa bêtise, dans des magnums de MUMM à des fins sous tendus mais rarement atteintes.

Il en va des étés comme de toutes saisons, pour moi celui qui s’annonçait allait être original et festif. En effet j’allais inviter à se sustenter une horde, une armée de nantis qui allait redécouvrir les charmes de l’alimentation en altitude sur balcon, l’assiette sur les genoux et le verre posée par terre.

J’avais récupéré, lors de mon déménagement, plus de canapés que ne peut en contenir un modeste logis de cent trente mètres carrés et du donc me résoudre à caser le surplus mobilier dans des lieux ou trônent de façon usuelle des bacs riviéras et autre immondice jonchant les terrasses du haut de ce stockage qui fait le trait d’union entre le hamster jovial et le Dupont Durand qui s’étiole à stocker par peur du lendemain une tonne de peut-être en formes fort diverses et qui surchargent un brin la déco approximative qui rassure l’ouvrier sur sa triste condition.

Un prochain billet traitera de l’acharnement pathétique dont font preuve mes contemporains pour étaler leur non goût à la face du monde et surtout des voisins.

Mais revenons à nos agapes prolétariennes du haut de ce balcon qui domine de trois mètres une pelouse ordonnée qui te laisse à croire de façon réfléchi, que tu es bien ici, dans un lieu de privilège à loyer surgonflé.

J’avais donc convié, suite à un  rendez vous sportif qui fait gambader et tournoyer sans cesse quelques jeunes éphèbes, une série de nantis triés sur le volet à qui je voulais faire goûter les joies du retour en arrière, du repas riche en sucres lents, et du verre de rosé au sommet d’un sofa posé négligeament sur un bout de terrasse.

Chacun arriva à l’heure pour cette découverte, cette chose incongrue qui te fait te trouver au dessus du sol dans un lieu extérieur mais tellement différent d’un bord de piscine à barbecue fumant.

Personne n’avait l’habitude de passer dans de telles conditions un soir de semaine et encore moins le début de week-end.

J’avais bien prévenu pour éviter les drames, qu’ils allaient vivre un moment inoubliable, à jamais gravé.

Pour rajouter au décalage de la soirée, j’avais acheté dans une boutique de luxe des assiettes et couverts en plastique à flûtes assorties, nouvelle ligne lancé par un designer tendance qui a su pour le coup égayer la notion de pique nique, notion connoté de par chez nous de façon péjorative et réductrice, le sandwich et le verre de rouge étant quand même plus un symbole prolétarien que petit bourgeois fut il argenté et de haute lignée.

Starck avait donc pensé à nous  de la plus belle façon qui soit en adoucissant la corvée qui consiste à couper un poulet mort et donc froid avec un peigne et une fourchette qui ploie sous l’effort indicible et surhumain d’un main droite mais gauche devant un tel challenge alimentaire et sustentataoire.

Rajouter à cela qu’un repas en province se fait rarement à quatre et vous avez le tableau de dix sept assoiffés entassés sur un appendice à des fins amusantes, le tout étant de ne pas renverser les piscines de rosé qui ornent les poignées de cette turpitude qui t’invite au tourment de façon ridicule.

Afin de compléter le tableau calorique de cette douce soirée, j’avais décidé de faire concocter par les épouses conjointes à cette agape en terrasse, un plat principal et inique fait à base de pâtes, huile d’olive, basilic.

Un, cela permettait d’isoler de façon temporaire les deux sexes et donc de libérer de part et d’autre de la sphère adultère, les derniers tracas de la vie en double que d’aucuns et d’aucunes mènent de main de maîtresse et d’amant.

De plus, quelques blondes platine et brunes sulfureuses dans une cuisine, donne un sens à ce lieu ou les hommes malhabiles se sentent trop nombreux.

Pendant que ces chers dames coupant le basilic remettaient en question, leur vacuité intime, les hommes péroraient sur la gente féminine et l’absence de bon sens de ces boucles d’oreilles arrimées de façon symétrique de part et d’autre de ce qui tenait lieu de centrale à inertie.

L’alcool avançant dans la soirée de façon indicible, les propos dérapèrent plus d’une fois et le ton s’éleva sur des discours infirmes qui ne séduisaient guère ma cervelle embrumée par le mélange douteux d’un élixir fait à base de grappes et de quelques glaçons éperdus de tant de sollicitude.

En tout cas dans le rétroprojecteur installé pour l’occasion, rien ne gênait ces jeunes imbéciles de courir sans fin après une boule de couleur, dans le but m’avait on dit était de l’encastrer d’un coup de pied jovial au fond d’un filet tendu sur des poteaux, et ce malgré un géant à gants surdimensionnés qui gardait le périmètre éructant en boucle des propos inaudibles à des acolytes sur les quelles étaient collés des numéros.

La soirée s’écoulait comme un bon vin, les neurones féminins étaient revenus servir les spaghettis bien huilés, la prouesse pouvait commencer.

Manger des spaghettis avec des couverts en plastique fussent ils de STARCK demande de l’entraînement, rajoute à cela une promiscuité qui ne permet pas d’écarter les coudes et d’aérer les aisselles et tu comprendras que les bruits de succion ont vite dépasser le bruit de la foule en délire qui éructe de façon tribal.

Mets dix sept personnes en train de déguster, disons plutôt d’aspirer des spaghettis et tu as idée d’un décollage de boeing 747 chargé de touristes attablés devant un plateau repas en classe troupeau, sur la piste 4L de roissy. 

Ca donnait à la soirée un coté ludique et iconoclaste, quelques bourgeois en train de faire un bruit collectif dans un immeuble qui ne l’était pas moins relevaient le niveau de la soirée, il est clair que la féminité à fondement varié paraissait plus agile à ce jeu buccal, un sens innée sans aucun doute, les hommes quand à eux faisaient un bruit énorme pour un rendement moindre.

On fini ce pique nique a rosé dans un éthylisme avéré, masquant le désarroi de cette descente en enfer.

D’avoir toucher l’indicible, l’ineffable avait mis en émoi l’ensemble des convives, et une telle immersion en milieu défavorisé avait fait son effet.

La salade de fruit accompagné de ROEDERER millésimé fit du bien à tous et ponctua la soirée d’une note motivante.

Chacun se promit de ne plus vivre cela, d’aucuns prirent une ou deux photos de ce pays étrange ou les gens s’étalent par strates successives montant jusqu’au sommet à l’aide de montes charges.

Nous nous quittâmes heureux d’avoir vécu l’infamie  du repas collectif en souriant et Lucien en profita pour lancer une invitation pour le lendemain……… Il venait en effet de finir sa piscine intérieure et se faisait fort de nous faire oublier cette soirée en étage résidentiel……………………

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