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Gagner sa vie ça coûte cher
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31 janvier 2007

LE PONT FREDERIC MISTRAL 1

Il avait décidé depuis un petit moment de vérifier ce qu’il voyait jour après jour, nuit après nuit, le regard figé sur l’écran comme un aimant.

Il se sentait un don d’ubiquité, une envie de se dédoubler, schizophrène de virtualité.

Tout n’était chez lui que le reflet de cette pauvre vie de solitude dans ce « deux pièces cuisine ».

Dénomination originale pour une vie sans un sou et sans cuisine non plus.

L’appendice qui faisait office était contigu à la pièce maitresse bordé d’un coté par un canapé à rebonds et de l’autre par une table qui faisait fonction de bureau, de table à manger pour les repas vite expédiés et de comptoir pour ces soirées ou l’alcool aidant, le monde se défaisait et se refaisait .

La télé remplaçait la vie de midi à minuit et réglait l’heure des repas, des repos, des faux pas et des propos.

Pour ce qui de l’avis, il ne laissait à personne ce goût immodéré pour la sentence péremptoire, la peine sans appel, les sanctions à l’emporte pièce et les conclusions brèves et illusoires.

Pour vérifier donc ces programmes télé, il fallait monter à paris voir sur les plateaux ce qu’il avait imaginé le long de ces journées trop larges pour lui.

Tout cela n’était pas simple quand on habite la province, le séjour se devait d’être préparé avec minutie, le nombre d’émissions qu’il avait regardé se trouvant dans des lieux qu’il faudrait dénicher, répertorier, classer.

Il passa donc de longues heures à compulser des tonnes de documents afin de parfaire sa carte des visites qu’il s’était programmé.

Il lui faudrait bien un mois s’il voulait respecter son planning surchargé, mais il avait des congés en plus payés, donc il mettrait à profit ce temps libre pendant que d’autres se pavaneraient sur les bords de mer incertaines et de palaces entoilés.

Il voulait tout approcher, tous ceux qui le faisaient rêver sans savoir vraiment ce qui l’attendait. Il avait ses préférés, ceux qui le faisaient pouffer, ceux qui l’exaspéraient et puis ceux qui le faisaient pleurer. Il voulait tous les rencontrer, les voir, les écouter, peut être même les toucher, le rêve dans la réalité.

Il y tenait à son projet, pas d’océan à traverser, sa propre vie lui semblait déjà bien compliqué de par sa simplicité exemplaire.

Tout cela avait commencé 35 ans auparavant ………………..

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