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2 février 2007

LE RATEAU ET LE LAPIN

LE RATEAU ET LE LAPIN (chronique régulière)

La nuit avait été agitée comme la veille d’un examen bucco dentaire.

A mon âge à part le toucher rectal et l’examen bucco dentaire je ne vois guère le genre d’épreuves qui peuvent te faire prendre ton polochon pour un intrus toute la nuit.

Plus tôt la veille, j’avais reçu un mail d’un fabricant de poêle à bois qui m’invitait à une collation en compagnie de sa jolie attachée de presse.

Qu’elle ne fut pas mon émoi moi qui ne me chauffe qu’au gaz d’être convier à festoyer à l’occasion du salon du chauffage équitable par une entreprise de renom et ce en gracieuse compagnie.

Je ne connaissais que le visage de cette douce, mais l’émoi était profond et ma nuit fut écourtée de façon régulière par l’idée de croiser une sulfureuse à talons et talents multiples.

Autant dire que le réveil fut matinal et vigoureux, le passage au toilette fut mission impossible, essayer de se soulager avec un piquet de tente demande un diplôme de tireur d’élite.

Il faut se tenir à plus de cinq mètres du réceptacle et se rapprocher au fur et à mesure que le jet s’amenuise, ajouter à cela un léger voutage de dos et vous éviterez d’arroser vos pantoufles et le carrelage en céramique qui tache.

La douche fut donc nécessaire pour calmer un appendice disgracieux sous un pyjama à rayures linéaires, pour le coup celui-ci ressemblait à une toile de Vasarely avec une illusion d’optique très perceptible.

L’entrée dans la douche fut difficile mais le jet salvateur ramena à des dimensions plus usuelles, l’objet de vos désirs chers dames qui liraient avec un air confus et gêné ce texte auto biographique.

J’avais donc un rendez vous dans la journée, il fallait donc choisir une tenue qui laisse songeuse la belle, j’optais pour le costume de représentant de commerce exclusif avec un maximum de produits Leroy Merlin, des chaussures en plastique simili skaï de chez Décathlon , un manteau en pure viscose et pour cause de chez Botanic et je décidais dans un souci d’homogénéité de louer une voiture allemande mais de l’est a savoir une Trabant voir une Lada si mon inspiration me poussait au delà d’un fleuve dont je tairais le nom car je ne le connais pas et je ne vais courir sur wikipédia pour un texte qui ne dépassera pas les frontières imbéciles du Rhône et de

la Saône.

Sur les coups des 11 hres, je me fendais d’un premier sms pour sonder la bille pardon la belle, mais celui ci resta sans réponse.

J’en concluais qu’un labeur harassant retenait la promise en des salles de réunions ou le jus d’orange et le café coule à flot dans des gobelets en plastique et ou les croissants décongelés se coincent dans les dents des conviés, ceux-ci s’amusant avec des bouts de papiers roulés à dégager les espaces inter dentaires de ces bouts de d’immondices qui te font ressembler au moment de l’intervention rituelle à un handicapé de la brosse à dents plutôt que de la brosse à reluire.

J’eut droit enfin sur les coups de midi à un appel sibyllin qui m’expliqua de façon fort élaboré qu’une journée compte un nombre d’heures limités, que les temps de transport sont des données incompressibles, que le repas est sacré même loin des alpages et que descendre à la grande ville sans faire un pèlerinage consumériste dans des centres voués à cela serait un manquement grave à un art de vivre actuel.

S’y rajouta le fait que la descente à la ville se fit de façon collective afin de partager la dime au péage autoroutier et ne pas obérer plus avant un permis mal en point (de suture) et que le voyage collectif impliquait une discipline qui laissait peu de places à des ébats libidineux fussent ils désirés et rêvés.

Je compris donc que je me devais à mon tour sortir de ma tanière pour aller chez Castorama acheter une cabane de jardin afin de pouvoir ranger l’ultime râteau que l’on venait de m’offrir.

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