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27 mars 2007

RENCONTRE : 3 (l'apérot, oui la faute c'est exprès pour une fois)

La nuit était tombée depuis fort longtemps quand il mit son clignotant pour pénétrer dans ce parking souterrain.

Il n’aimait pas garer sa voiture en plein air, préférant lui trouver un emplacement douillet qui lui éviterait les coups et les rayures, lot de nombres de rêveries à quatre roues.

Elle était, quand à elle, arrivée avec les transports collectifs, son duplex, comme elle aimait le nommer (en fait, un deux pièces minable avec une mezzanine en bois qui sentait le pin et qui craingnait un max) se situant à deux blocs de ce lieu de rendez vous.

Vu la tonne de clichés échangée, ils ne pouvaient pas se rater, de plus la panoplie de Zorro et de poupée Barbie en plein mois de décembre place Bellecour à Lyon, ne pouvait laisser de marbre uniquement que le fier chevalier qui chevauche sans but précis une monture tout de bronze vêtue.

Ils ne pouvaient pas se louper, c’était déjà fait question accoutrement, pour le reste, le doute semblait ne pas les habiter et donc la jonction eut lieu comme prévu sous le regard amusé de badeaux attardés

Ils s’approchèrent l’un vers l’autre avec cette démarche pitoyable et gauche des deux amants qui se rendent compte qu’ils ont gardé leurs pantoufles pour aller au concert de Michel Sardou.

Après la bise appuyée et sponsorisée par une marque d’eau de toilette à usage industriel, ils décidèrent de s’engouffrer dans une brasserie afin de pouvoir échanger à l’abri, des regards langoureux et des phrases imbéciles d’une platitude propice aux ébats automobiles.

A ce stade relationnel, qui se situe entre les onomatopées et les phrases déconstruites, il n’y avait que peu de place pour la poésie et les envolés lyriques.

Lui venait de changer de camion, elle de supermarché, autant dire que le factuel était au rendez vous et qu’à l’issue de la fusion, chacun connaîtrait le charme d’un V10 de 6 litres de cylindrée et du code barre situé sur un pack de laid.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, elle avait pris quelques photos pour expliquer, la consanguinité et le port des lunettes à travers les portraits de ses géniteurs, à savoir maman et le cousin Alphonse qui commis, un soir d’été, l’irréparable en rentrant d’un fête votive et ou la marquisette lui avait tapé sur le front et l’avait affublé d’un priapisme que seul la cousine pu sans le vouloir honorer.

L’alcoolémie chez le cousin lui faisait avoir des érections titanesques et douloureuses. Ce n’était pas là son moindre défaut, je vous laisse donc deviner les appendices mammaires qu’elle avait hériter du cousin.

Simple, elle se tenait à cinquante bons centimètres de la table et ce sans le faire exprès

Lui n’était pas en reste avec ce parcours zolien qui le mena de l’école primaire chez un patron peu scrupuleux à des fins d’apprentissage, autant dire que la joie irradiait ce premier rendez vous et que le péplum tristement ridicule de leurs deux vies allait donner à cette rencontre un goût amer à tendance amnésique.

Deux heures plus tard, la faim ayant eut raison de cet apéro, ils partirent à la pizzeria non sans avoir auparavant, échanger un baiser anisé plein de promesses et de catatrosphes à venir.

L’entrée dans le restaurant se fit avec une discrétion relative, aux déguisements mutuels se rajoutait un taux d’alcool qui donnait à leur démarche un coté ambulant et tout en courbes et lacets.

Ils s’installèrent non sans peine, et là, allait commencer un moment d’anthologie amoureuse et culinaire fait à base de sauce tomate, de baisers appuyés et ponctués de rôts salvateurs et de propos à l’emporte pièce sur le dépassement autoroutier avec un bahut de quarante tonnes………………………………………………

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