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Gagner sa vie ça coûte cher
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25 février 2007

CLAVIUSCRIT A DEUX DOIGTS

LE CE* C’ EST EUX ET NOUS C’ EST NOUS

* : comité d’entreprise

Ils étaient là tous les trois contents de fouler de leur démarche ridicule et empruntée une moquette tondue la veille.

La coutume fut qu’avant d’assister à ce simulacre de démocratie hypocrite, les trois lurons aillent se sustenter, aux frais de leur budget, dans un restaurant qui leur permettait, le temps d’un déjeuner, de s’imaginer la difficulté et le coté répétitif de ces restaurants d’affaires, ou se côtoient à des fins de meurtres sans motifs, des costumes repassés et des idées fumeuses sur de vils stratégies qui ne visent rien de plus que de faire mettre en terre la SAS du voisin de tablée.

Mais manger et boire plus que de raison dans ces lieux improbables amène à une somnolence ponctuée de renvois gastriques et de rétention abdominale qui torture les convives et leurs font perdre le peu d’attention qu’ils posent avec cet air imbécile, caractéristique première d’une poule devant un tracteur.

Ne pas voir de métaphore volaillère serait un agrément pour la lecture et pour la susceptibilité légendaire et coutumière de la horde de féministes qui attendent le dérapage verbeux afin de tancer par un commentaire courroucé et de conforter le dérisoire d’un état de fait.

Déjà que l’un des trois représentants a des problèmes récurrents d’haleine et que le second et le troisième ont une passion commune pour la denrée liquide à taux étiqueté, autant vous dire que les questions qui vous tombent sur les chaussures ne vous font pas mal aux pieds.

Comme toutes les questions qui concernent le salarié de base, celles-ci vont tourner autour du salaire et de la façon dont le CE peut améliorer le taux de glycémie et de cholestérol de ce monde qui fourmille au milieu des agapes mondaines.

Mon assistante a beau essayer de m’expliquer, je n’arrive toujours pas à comprendre que l’on se chamaille pour 30 voir 50 euros brut de plus par mois, comme si cela allait changer la face des choses.

Franchement de vous à moi, 50 euros, 1/3 de plein à la pompe, un demi resto, dix minutes de shopping, 15 d’apéro, il n’y a pas de quoi se formaliser pour de telles sommes, mais c’est tout l’art du pauvre de se fixer sur le détail alors que l’essentiel est plus loin, plus haut, plus fort.

50 euros, même pas la moitié du quart de ce que je donne à mon second pour son argent de pocket, encore que j’y vais crescendo, je suis dur et intransigeant avec eux là-dessus.

Mon aîné qui approche les 19 ans, et qui voit donc, suite à la voiture et à sa vie d’étudiant, ses frais explosaient de façon exponentielle se voit limité à un budget équivalent au SMIG.

Je pense que c’est une bonne école que d’essayer de vivre avec 1 000 euros par mois, c’est une épreuve douloureuse pour lui et pour moi aussi parfois quand je le vois partir au volant de son Audi sans savoir s’il pourra aller jusqu’à la fin du mois.

Mon second depuis qu’il a brûlé un billet de 1OO euros au nez et à la barbe de son prof s’est vu punir et se contente de 300 euros au lieu des 400 habituels, je ne pouvais le sevrer de façon brutale.

Quand à ma puce, à 9 ans je pense qu’une somme de 100 euros en petite coupures et piécettes lui permet d’apprendre les rudiments de la collusion et de la servitude de petites copines qui de façon statistique finiront pour la plupart au supermarché du coin ou à la tête d’un manche à balai de bonne facture.

Tout cela pour vous dire que s’entendre parler de 50 euros en milieu d’après midi est d’une malséance assez symptomatique des gens qui composent et décomposent ce moment d’échanges argumentés.

Après le salaire, c’est au tour des agapes que le CE va se concentrer avec l’élégance que peut avoir un QI cumulé de 150 à trois bulbes imbibés non pas de leur fonction mais de leur digestion.

Il est un savoir faire que de tenir une réunion en début d’après midi, combien en ais je vu flancher bêtement suite à un fondant au chocolat et un verre de rosé, combien ont perdu leur moyen suite à un repas trop lourd à porter, combien ont vu leur cerveau en panne suite à un estomac qui avait besoin d’une énergie débordante afin de contrôler l’arrivage subit de denrées sirupeuses à sauce mijotées.

Les trois compères ne dérogeaient pas à la règle, et trop content de profiter d’un chéquier libellé, abusaient comme tant d’autres de cette manne qui leur tombait dessus et dont ils ne savaient que faire, alors resto et salon approprié les rassasiait de ce désir de faire comme les vrais, les patrons, les nantis.

Alors qu’ils auraient pu s’intéresser à des tableaux ingénieux, à des chiffres langoureux qui annonçaient des lendemains qui chantent en fond de pension, ils préféraient poser des questions à des fins alimentaires et festives, repas de fin d’année, chèques cadeaux et chocolats avariés.

Je passais donc deux heures à me curer les pieds en écoutant la litanie de bienfait que seul un salarié pouvait apporter à ses semblables.

Le comité à usage digestif, l’élection à usage festif, les délégués qui déléguaient, le foie gras au prix du pâté, le champagne millésimé au prix du mousseux de quartier, l’ascenseur social à l’usage du colon, la réunion comme point d’ancrage à des fins adipocytaire, la bouffe comme échelle de rigueur.

Tout y passait, alors qu’il est si simple de se faire livrer, je me trouvais en décalage complet, mais qui avait tord et qui avait raison, j’avais ma petite idée, mais je les laissais bavasser sans fin, regardant ma montre à cadran certifié.

Nous passâmes ainsi deux bonnes heures à parler de pas grand-chose mais c’était déjà ça et nous décidâmes d’une prochaine réunion afin d’entériner ces beaux projets de festins annoncés de cadeaux nuls à c…….

Il était 16 h 30 ……………………… la journée ne faisait que commencer……………………………..

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