Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gagner sa vie ça coûte cher
Derniers commentaires
11 janvier 2007

New York Las Vegas La Loose sans porte bagages

800px_Atlantis_taking_off_on_STS_27

Ca commence souvent par roissy, un voyage d'affaires ça s'appelle.

Bon, les affaires elles vont voyager, c’est sûr, pour le reste, faut voir.

Tu commences par enregistrer tes bagages, tu pars 8 jours, mais il te faut un minimum pour ta survie, c’est à dire 2 valises de  20  kgs bourrés de fringues froissées, mais ça tu ne le sais pas encore, une valisette pour les produits de beauté, et il va en falloir au bout de 11 heures de vol pour avoir l'air frais, et bien sur un sac de cabine ou tu vas mettre les dernières choses indispensables qui ne rentrent plus nulle part.

Tu es donc prêt pour le grand saut transocéanique vers les états unis.

Tu montes dans l'avion et là ça va commencer à se gâter.Tu décolles à 19 heures, heure locale, premier repas puis le film comme à la maison. Bon pour dormir, ce n’est pas la même, surtout en classe troupeau, mieux vaut avoir la taille de Philippe Gildas que celle de David douillet .Tu vas rester assis une dizaine d'heures puis avant d'arriver tu vas petit déjeuner. Tu as mangé, il y a 8 heures, dormi une heure voir deux, tu petit déjeunes et tu sorts de l'avion, c'est neuf heures du soir.

Le temps de récupérer ton matériel de survie, de prendre le bus collectif, tu vas te coucher. Résultat tu as bu 2 cafés, mangé un croissant en plastique, et dodo. Sympa non? C’est le seul moment de ta vie ou tu petit déjeunes avant d'aller dormir et ce n’est pas fini.

Le matin, tu ouvres l'oeil, reposé, la sensation d'une nuit réparatrice et ce plaisir d'avoir fait la grasse matinée. Tu crois qu'il est onze heures du mat, tu regardes ta montre, stupeur, effroi, il est cinq heures trente du matin. Tu regardes la brochure de l'hotel, petit déjeuner à partir de sept heures trente. Là tu commences la bagarre avec ton polochon, les draps et la télécommande. La télé, c'est en anglais, je rappelle que tu es aux états unis. Tu ne comprends rien de rien, il parle vite, 10 chaines météo, vingt de téléachat autant pour les news. Tu n'as jamais zappé aussi vite de ta vie, déjà en france, il y a une certaine frénésie sur l'outil mais là c'est forcené. Autant te dire que tu grattes à la porte du restaurant dix minutes avant l'ouverture et que tu n'es pas le seul. Ils te servent un café. Aux états unis un expresso c'est un express dans un seau. C’est brulant, il y a au moins un demi litre, il te faut une heure pour le boire, à croire qu'il te le serve dans un thermo tellement c'est long à refroidir.

Après tu te dis on va aller promener dans manathan, mais attention ici à new York, un petit tour à pied c'est un 1/2 marathon le matin et un 1/2 marathon l'après midi.

Toi, tu es arrivé avec des chaussures de ville, tu as tout faux, il te faut des chaussures de randonnées. Bon pour le shopping, ça ne le fait pas trop, mais pour les cors aux pieds c'est mieux.

Le soir, tu rentres à l'hotel, tu ne sens plus tes jambes, ni ton porte monnaie d'ailleurs. La carte bleue a fondu, ici ils les font en kevlar carbone avec couche en amiante. Il te faut des gants spéciaux en fin de journée si tu veux encore t'en servir. Tu avais déjà  40  kgs avec toi, mais il va falloir bientôt que tu rachètes une autre valise pour les dix kg qui s'ajoutent jour après jour .D'abord les chaussures de montagnes ,puis les t shirts ,parce qu'avec ton sens de l'orientation ,tu as cru que new York c'était prés du pole et donc tu ne manques pas de pulls ,mais pas de bol ici, il fait 30 degrés et donc t'as déjà une valise qui ne sert à rien, et c'est pas encore las Vegas.

Le soir, sortie resto dans un club de jazz, tu imagines l'atmosphère enfumée un peu underground dans une cave avec le pianiste fatigué, et un sax prestigieux.

Et bien non, t’arrives dans un local style gymnase désaffecté, «interdit de fumer" ça commence bien la soirée, dans le coin, un bige band va se produire, c’est les seuls à être un peu serrés, le trombone doit jouer de travers s'il ne veut pas éborgner son collègue de devant, la rangée de sax est cachée derrière des pupitres peints au balai et taillés à la tronçonneuse. Toi tu vas manger une cuisse de poulet avec de la purée sans sauce, et écouter les standards de Duke ellington.Trés original, à la fin du repas c'est la ruée dehors pour fumer, un attroupement devant l'entrée .Même les musiciens sortent pour fumer, en définitive tout le monde est dehors .Tu rentres juste pour le dessert, l’addition et tu ressorts en courant pour en fumer une autre.

Le lendemain, tu attaques de bonne heure si tu veux tout faire et puis les pauses vont être plus nombreuses, le rythme plus lent. L’alimentation à base de pizza et de hamburger étant fatale au bon déroulement de la journée.

Tu rentres donc plus tôt à l'hotel, tu passes une heure sur le trone, avec le guide bleu sur les genoux, et tu te prépares pour la soirée steak house. Là, tu n'as jamais vu ça, la viande est épaisse comme les talonnettes de Philippe gildas, les frites, la frite je devrais dire est énorme, il coupe une pomme de terre en quatre, toi, vu la pénombre, tu crois que c'est des asperges, mais tu as tout faux, la rondelle de tomate quand à elle est équivalente à une pizza quatre fromage chez nous.

Retour à l'hôtel en passant par un bar, lui aussi non fumeur, autant dire que le lieu de discussion principal, c'est la rue, dans cette ville.

Deuxième partie du périple, LAS VEGAS, après cinq heures de vol et une fouille au départ qui te prend 2 heures. La veille on avait été prévenus, pas mettre des chaussures avec des lacets et pas de chaussettes trouées, parce que là bas suite à une tentative d'attentat à la chaussure piégé (c'est plus facile pour un terroriste de prendre l'avion avec ses chaussures qu'avec sa voiture) il faut quitter tes espadrilles et donc gare à la honte devant un orteil à l'air libre ou un ongle réincarné.

Imagine le jour ou il y aura un attentat à l'anus piégé. La fouille va être drole, originale, et festive. Des cabines comme à la piscine municipal, tout le monde nu et un doigt ganté à travers l'orifice pour un toucher rectal du meilleur gout. Si tu reviens du Maroc avec la tourista, vaudra mieux avoir les deux pieds dans une bassine, et si tu reviens des states, avec un colon en béton vaudra mieux que le douanier est une main de fer dans un gland de velours. Paris- new York, 8 heures de vol, mais aussi 8 heures à la douane, les chaussures à la main et une douleur à l'arrière train, pourtant tu as pris l’avion.

Las vegas, c’est l'endroit ou l'amplitude de température se trouve entre le dedans et le dehors et non pas entre le jour et la nuit. Il faut compter environ 80 degrés de différence, tu passes de + 40° à -40°.Tu rentres en t shirt et en tong, au bout de 5 minutes, tu as les lèvres gercées et les pieds gelées troisième degré. A l'intérieur ,il faut une tenue de survie, goretex minimum, une boussole pour retrouver l'ascenseur sans faire le tour du monde, une montre pour éviter de te coucher à 10 heures du matin en croyant qu'il est 9 heures du soir et un interdit bancaire pour éviter de finir une main devant et une main derrière, vu la température ce n'est pas conseillé. Tu es venu ici pour claquer des sous, mais tu va claquer aussi des dents. Tu me diras, c’est pour cela qu'il n'y a que le troisième age, ils ont souvent plus de sous que de dents et donc ça ne les gènes pas trop.

A part ça dehors c'est le four, et il n’est pas petit. Tu sors pour t'aérer, et ça t'assomme d'entrée ou plutôt de sortie. Toi t'as la parka, les chaussures de randonnées, des moufles et un bonnet, le minimum pour tenir 10 minutes à l'intérieur, mais dehors il faut ressortir les tongs, le short, le t shirt "I love new York». Tout ça pour dire que la logistique est importante dans cette ville. En final, tu montes dans ta chambre dix fois par jour, suivant l'activité et tu redescends aussi souvent. Le jour du départ, ta valise est aussi gonflé que toi, tu va passer autant de temps à la fermer qu'à fermer le dernier bouton de ton jean, seul le porte monnaie a fait une cure de thalasso.

Retour à l'aéroport, refouille .Tes pieds ont gonflé avec la chaleur, impossible de remettre tes chaussures après la douane. Tu montes dans l'avion, défait 3 boutons du pantalon, tes chaussettes te serrent tellement que tu crois encore avoir tes chaussures au pied. C’est parti pour 10 heures de vol, sans trop bouger, d’abord c'est plus un ventre que tu as, c’est une montgolfière, original dans un avion n'est ce pas? Tu zappes le plateau repas pour éviter un dégazage intempestif en milieu de nuit, tu essayes de dormir, tu y arrives enfin, mais c'est trop tard, tu survoles l'angleterre, l’avion attaque sa descente, toi tu sens que tu ferais bien une descente mais pas dans le même registre. Atterrissage, douane, t’as remis tes chaussures mais sans les lacets, ton ventre c'est plus une montgolfière, c’est un dirigeable, Zeppelin à coté c'est un amateur, et t'es pas encore à la maison. Les aéroports sont bien faits, ils sont immenses, tu attends donc le moment propice pour évacuer l'excédent accumulé depuis une quinzaine d'heures, tout ne se fait pas en une seule fois, tu temporises, enfin tu essayes comme tu peux avant le lâcher final, on pourrait même dire le bouquet final dans ta voiture .voilà donc une semaine bien rempli de la tète aux pieds.

Publicité
Commentaires
Gagner sa vie ça coûte cher
Publicité
Archives
Gagner sa vie ça coûte cher
Publicité